Revue de la montre Rolex Milgauss 116400

Entre les grandes montres de pilote lisibles, les chronographes complexes et les montres de plongée durables, les montres outils ont toujours eu un attrait indéniable.

Vous n'avez pas besoin de calculer votre oxygène restant ou de chronométrer vos tours de piste au Mans pour apprécier l'intersection de la forme et de la fonction qui définit une montre-outil. Bien que les montres antimagnétiques soient souvent enterrées dans les dernières pages des catalogues des fabricants, elles servent un objectif distinct.

Depuis les années 1950, la Rolex Milgauss est le visage de cette catégorie souvent négligée. Après six ans de port quasi quotidien, cette Milgauss à cadran noir reste robuste, confortable et, si possible avec une trotteuse en forme d'éclair orange, subtile.

Commercialisée pour la première fois sous le nom de référence 6543 en 1954, la Rolex Milgauss a été conçue pour être fonctionnelle au même titre que la Submariner ou la Daytona. Bien qu'elle ne soit pas la première montre-bracelet antimagnétique, titre qui revient à la Tissot Antimagnétique de 1930, la Milgauss a considérablement augmenté la capacité d'un mouvement à résister au magnétisme.

L'histoire exacte est alambiquée, mais un certain niveau de collaboration entre Rolex et le CERN, l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a conduit à une montre capable de résister à 1000 gauss. Sans trop s'attarder sur la science, un "gauss" est une unité de mesure du magnétisme.

Un aimant de réfrigérateur mesure environ 50 gauss, ce qui démontre la compétence de la Milgauss non seulement dans la vie de tous les jours mais aussi dans des environnements de laboratoire hautement magnétiques. La Milgauss a connu un certain nombre d'itérations initiales, notamment l'ajout de la trotteuse en forme d'éclair.

Bien qu'elle ait à la fois la fonction et le style d'un gadget futuriste, Rolex a eu du mal à vendre la Milgauss et a fini par retirer le modèle de son catalogue à la fin des années 1980. Après une interruption de près de 20 ans, la Milgauss est revenue en 2007 sous la forme de la référence 116400. La montre a fait ses débuts en trois versions de 40 mm : un cadran blanc, un cadran noir avec un verre saphir vert unique et une version ayant un cadran noir avec un saphir transparent.

Contrairement aux montres de plongée ou aux chronographes, la fonction d'une montre antimagnétique est cachée dans le boîtier et le mouvement. Seuls le nom et l'aiguille des secondes suggèrent que quelque chose de scientifique est en train de se passer. Comme c'est le cas depuis la première Milgauss, le mouvement de la référence 116400 reste protégé par une petite cage de Faraday, une couche de fer doux qui détourne le magnétisme du cœur de la montre.

Avant cette référence de Milgauss, le bouclier offrait à lui seul une protection contre 1000 gauss, mais le mouvement Calibre 3131 ajoute aux capacités antimagnétiques de la montre un ressort parachrome. Ce mouvement, qui n'est partagé qu'avec l'Air-King, est simple mais durable et dispose d'une réserve de marche de 48 heures.

Le renforcement antimagnétique de la Milgauss se traduit par un poids et une épaisseur relative notables de la montre. La Milgauss mesure 13 mm d'épaisseur, soit à peu près autant qu'une Submariner et environ 2 mm de plus que l'Oyster Perpetual 39 de conception similaire. Elle est également plus lourde que l'Oyster Perpetual 39, mais ce poids est facilement justifié par la fonction du bouclier antimagnétique.

Malgré cela, la Milgauss est extrêmement facile à porter. Son équilibre et la forme presque parfaite du boîtier empêchent la montre de sembler lourde ou encombrante. Ce poids donne à la montre une impression de solidité et souligne la qualité de sa construction. Pour ceux qui pensent que les montres ultra-légères en titane sont trop légères, la Milgauss est l'antidote.

Les deux montres Milgauss à cadran noir ne se distinguent pas seulement par la couleur du saphir. Avec son verre vert, la référence 116400 GV comprend des index bâtons appliqués orange à 3, 6 et 9 heures et des index minutes numérotés orange à chaque heure.

Le modèle en saphir clair simplifie les choses par rapport à son frère teinté en vert. Les index appliqués blancs uniformes maintiennent les reflets oranges sur la trotteuse, le lettrage Milgauss et les index oranges. 

Le bracelet Oyster n'a pas besoin d'être présenté car il est devenu le pilier de la gamme sportive de Rolex. Il est extrêmement confortable en hiver comme en été, sans aucun signe d'étirement ou d'usure des maillons.

Bien que la distinction entre les maillons centraux polis et les maillons extérieurs brossés se soit légèrement estompée, il existe toujours une différence notable entre les deux. Le bracelet peut être rapidement rallongé de 5 mm grâce au système Easylink intégré au fermoir, une fonctionnalité que nous avons trouvés très utile lors des journées chaudes à l'extérieur.

Bien que la Milgauss à cadran noir ait été retirée de la gamme Rolex en 2013, et que le cadran blanc ait suivi trois ans plus tard, elle tient toujours tête aux autres modèles à saphir vert. Si la conception du boîtier mérite une partie du crédit, la combinaison du cadran noir et des reflets orange minimes permet à la montre d'être facilement habillée ou non.

L'éclair est le sens de l'humour que Rolex se permet et, compte tenu de l'histoire de la montre, il ne semble jamais gadget. Dans l'ensemble, la montre est plus qu'une simple Oyster Perpetual 39 plus lourde avec une trotteuse amusante. La Milgauss est une montre-outil conçue à cet effet et dotée d'une fonction qui se trouve être enfouie sous sa surface.

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